
Antoine Charbonneau
8 minutes
Et si vous pouviez offrir à votre enfant une longueur d’avance pour son avenir ?
Vous pouvez ouvrir un contrat d’assurance-vie à votre enfant, quelque soit son âge. Cela permet de lui constituer un capital dès aujourd’hui, tout en profitant d’un placement souple et avantageux. Découvrez comment ouvrir simplement une assurance-vie pour enfant mineur et poser les bases d’un futur serein.
Pourquoi ouvrir une assurance-vie pour son enfant ?
L’assurance-vie, souvent associée à la préparation de la retraite ou à la transmission de patrimoine, est en réalité un formidable outil pour accompagner les premiers grands projets de vie.
Constituer un capital sur le long terme
Ouvrir une assurance-vie pour enfant mineur, c’est avant tout offrir à son enfant un capital qui se construit patiemment. Grâce à la souplesse des versements, vous pouvez alimenter le contrat à votre rythme : versements libres ponctuels et versements programmés, tout est possible.
Sur le long terme, l’intérêt composé joue un rôle clé : les gains générés sont eux-mêmes réinvestis, ce qui accélère la croissance du capital au fil des années. Ainsi, un contrat ouvert à la naissance peut représenter, à la majorité, une épargne importante sans effort financier disproportionné.
L’assurance-vie offre aussi la possibilité de diversifier les supports : fonds en euros sécurisé ou unités de compte pour booster la performance du contrat d’assurance-vie.
Préparer les projets futurs : études, permis, logement
L’assurance-vie est bien plus qu’un simple produit d’épargne. C’est un véritable levier pour accompagner les étapes importantes de la vie de votre enfant.
Financer ses études supérieures, l’aider à s’installer dans son premier logement ou encore lui offrir le permis de conduire : ces projets qui représentent les premières étapes de vie d’un jeune adulte sont souvent coûteux.
En ouvrant un contrat d’assurance-vie à votre enfant mineur, vous anticipez le financement de ces projets et votre enfant profite d’un tremplin financier construit sur du long terme.
Bénéficier d’une fiscalité avantageuse
L’un des grands atouts de l’assurance-vie, y compris pour un mineur, est sa fiscalité particulièrement attractive. Les intérêts ne sont pas imposés tant qu’ils ne sont pas retirés, et plus le contrat dure, plus la fiscalité devient favorable. Ouvrir une assurance-vie le plus tôt possible à son enfant mineur permet donc de prendre date.
Après 8 ans, l’assurance-vie offre un abattement fiscal annuel de 4600€ sur les gains, permettant de retirer de l’argent tout en limitant l’imposition. Au-delà de ce seuil, seul un prélèvement forfaitaire de 7,5 % s'applique sur les plus-values, contre 12,8 % pour un contrat de moins de 8 ans. A ce prélèvement s’ajoute 17,2% de prélèvements sociaux.
Initier l’enfant à la gestion d’épargne
Ouvrir une assurance-vie pour son enfant, c’est aussi lui transmettre une valeur essentielle : la culture de l’épargne.
L'assurance vie devient un formidable support pédagogique pour transmettre les bases de l'éducation financière. Dès l'adolescence, vous pouvez impliquer votre enfant dans le suivi de son contrat d’assurance-vie :
Les versements programmés et la régularité dans l'effort d'épargne
Le fonctionnement des intérêts composés et leur impact sur le long terme
La différence entre fonds en euros sécurisés et unités de compte
La fiscalité et la transmission propre à l’assurance-vie
Cette démarche éducative permet de responsabiliser votre enfant tout en lui montrant l’intérêt d’un projet construit dans la durée.
Fiscalité et donation : les avantages spécifiques
L’abattement fiscal après 8 ans
L’un des plus grands atouts de l’assurance-vie, quel que soit l’âge du souscripteur, réside dans sa fiscalité dégressive dans le temps.
Après 8 ans de détention, les gains issus des retraits (appelés “rachats”) bénéficient d’un abattement fiscal annuel de :
4600€ pour une personne seule ;
9200€ pour un couple soumis à imposition commune.
Concrètement, cela signifie qu’une partie des intérêts générés peut être retirée sans impôt chaque année.
Une fois le seuil de l’abattement dépassé, la fiscalité après 8 ans reste particulièrement attractive dans le cadre de l’assurance-vie.
Les gains retirés sont alors soumis à un prélèvement forfaitaire de :
7,5% d’impôt sur le revenu vs. 12,8% avant 8 ans,
17,2% de prélèvements sociaux.
Ces avantages s’appliquent également à l’assurance-vie ouverte au nom d’un enfant mineur. Plus le contrat est souscrit tôt, plus il a de chances d’avoir atteint cette maturité fiscale lorsque votre enfant aura besoin des fonds.
Les droits de donation et leurs limites
Lorsque les parents ou grands-parents versent des fonds sur le contrat de l’enfant, ces versements peuvent être considérés comme des donations. Des abattements de donation ont été mis en place pour alléger la fiscalité :
Pour les grands-parents : abattement de 31865€ par petit enfant et par grand-parent
Pour les parents : abattement de 100000€ par enfant et par parent
Ces abattements sont renouvelables tous les 15 ans.
Au-delà de ces seuils d'exonération, un barème progressif s'applique selon les liens de parenté.
Fraction de part nette taxable | Tarif applicable |
|---|---|
N’excédant pas 8 072 € | 5 % |
Comprise entre 8 072 € et 12 109 € | 10 % |
Comprise entre 12 109 € et 15 932 € | 15 % |
Comprise entre 15 932 € et 552 325 € | 20 % |
Comprise entre 552 325 € et 902 839 € | 30 % |
Comprise entre 902 839 € et 1 805 677 € | 40 % |
Au-delà de 1 805 677 € | 45 % |
Tableau des droits de succession applicables en ligne directe. Source : notaire.fr
Le don d’usage
Au-delà des donations encadrées par la loi, il existe une forme de transmission encore plus souple : les dons d’usage.
Il s’agit de sommes offertes à l’occasion d’un événement familial ou symbolique ; anniversaire, Noël, réussite scolaire, baptême, etc. dont le montant reste proportionné aux revenus et au patrimoine du donateur.
Ces dons ne sont ni imposables ni soumis à déclaration, à condition de rester raisonnables.
Par exemple, offrir 500 € à Noël ou 1 000 € pour le baccalauréat à un petit-enfant peut parfaitement être considéré comme un don d’usage.
Ces sommes peuvent être directement versées sur une assurance-vie pour enfant mineur, pour enrichir le contrat sans contrainte administrative ni impact fiscal.
Il est recommandé au donateur de ne pas excéder 2 % de son patrimoine ou de plus de 2,5 % de ses revenus annuels. En cas de dépassement, l'administration fiscale peut requalifier le don d'usage en un don manuel soumis à enregistrement.
Qui peut ouvrir une assurance-vie pour un mineur ?
Ouvrir une assurance-vie pour un enfant mineur est un geste simple, mais encadré par des règles précises. L’objectif : protéger le mineur tout en lui permettant de bénéficier pleinement des avantages de ce placement à long terme.
Le rôle des parents et représentants légaux
Les représentants légaux, souvent les parents détiennent l’exclusivité pour ouvrir un contrat d’assurance-vie à leur enfant. Ils agissent au nom et pour le compte du mineur, car celui-ci n’a pas la capacité juridique de signer seul un contrat financier.
Les deux parents doivent donner leur accord pour la souscription, même si un seul procède à l’ouverture pratique. En cas de séparation, le parent qui détient l’autorité parentale conjointe doit obtenir le consentement de l’autre.
Une fois le contrat ouvert, les parents restent gestionnaires : ils décident des versements, des supports d’investissement et peuvent effectuer des retraits si besoin, à condition que l’argent serve l’intérêt du mineur (par exemple pour financer des études ou un projet d’installation).
À 18 ans, le jeune adulte récupère automatiquement la pleine propriété et gestion de son contrat, sans aucune formalité particulière.
Les grands-parents et la donation
Les grands-parents peuvent verser des fonds sur une assurance-vie au nom de leur petit-enfant mineur ouverte par leurs parents.
Ces versements peuvent être réalisés par donation puisque chaque grand-parent bénéficie d’un abattement de 31865€ par petit enfant tous les 15 ans.
Un couple de grands-parents peut donc transmettre conjointement 63 730 € par petit-enfant sans fiscalité.
Pour encadrer l'utilisation de ces fonds, les grands-parents peuvent rédiger un pacte adjoint. Ce document sous seing privé leur permet de définir des conditions d'utilisation spécifiques : durée d'indisponibilité, objectifs d'épargne ou clause d'inaliénabilité temporaire jusqu'aux études supérieures de l'enfant.
À quel âge peut-on souscrire une assurance-vie enfant ?
Bonne nouvelle : il n’existe aucun âge minimum pour ouvrir une assurance-vie enfant. Ce placement peut être souscrit dès la naissance, à condition que les représentants légaux (souvent les parents) signent le contrat.
En général, plus on commence tôt, mieux c’est. Cela permet de prendre date, d’avoir des intérêts qui s’accumulent et des versements qui se multiplient.
Une particularité s’applique pour les enfants de moins de 12 ans :
Ouverture de l’assurance-vie avant 12 ans : le contrat peut être ouvert sans l’accord de l’enfant et la durée du contrat ne peut pas être viagère et ne doit pas dépasser 50 ans.
Ouverture de l’assurance-vie après 12 ans : l’ouverture du contrat doit être soumis à l’accord de l’enfant et la durée du contrat peut être viagère.
Quel est le meilleur type d’assurance-vie pour un enfant ?
Les critères de sélection essentiels
Plusieurs éléments sont à étudier pour juger de la qualité d'un contrat d'assurance-vie pour enfant mineur.
Les frais de gestion constituent le premier facteur déterminant : privilégiez les contrats affichant des frais annuels aux alentours de 0,5% / an sur les unités de compte. Ces frais viennent directement impacter la performance du contrat d’assurance-vie.
Le minimum d’investissement en versement libre et programmé peut également être déterminant. Recherchez des contrats acceptant des versements initiaux modestes (entre 500 € et 1 000 €) et des versements programmés dès 100 € par mois. Cette souplesse facilite l'alimentation régulière du contrat sur la durée.
Un bon contrat propose également un large éventail d'unités de compte : actions, obligations, immobilier (SCPI), permettant d'adapter la stratégie d'investissement selon l'évolution des marchés financiers.
Fonds en euros vs unités de compte
Lorsque vous ouvrez une assurance-vie enfant, vous devez choisir sur quels supports placer l’épargne. Deux grandes familles coexistent : le fonds en euros, sécurisé et stable, et le contrat multisupport, plus dynamique et potentiellement plus rémunérateur.
Fonds en euros
Le fonds en euros reste le pilier historique de l’assurance-vie. Son principal atout : le capital est garanti à tout moment, même en cas de baisse des marchés financiers.Les intérêts générés chaque année sont définitivement acquis, on parle d’effet “cliquet” : les gains des années précédentes ne peuvent pas être perdus.
C’est donc une option idéale pour les parents qui privilégient la sécurité et la stabilité, surtout lorsque l’enfant approche de la majorité. Le revers de la médaille : la rémunération du fonds en euros est relativement faible. Selon l’ACPR, la moyenne des fonds en euros en 2024 était de 2,6 %.
Unités de compte
Les unités de compte permettent d’investir sur différents supports : actions, obligations, private equity, immobilier, etc. A la différence du fonds en euros, le capital des unités de compte n’est pas garanti. En contrepartie, le potentiel de performance est plus important.
💡 Bon à savoir : il est possible de combiner fonds en euros et unités de compte au sein d’un même contrat d’assurance-vie. Plus le contrat est ouvert tôt, plus la part investie en unités de compte peut être élevée, car les éventuelles fluctuations à court terme ont le temps d’être absorbées.
Assurance vie enfant vs livret A et livret jeune
Le Livret A et le Livret Jeune restent des placements de référence pour commencer à épargner pour un enfant.
Ils sont simples, sécurisés et totalement liquides : les fonds peuvent être retirés à tout moment, sans impôt ni pénalité.
Mais ces produits ont des limites :
Plafond de versement restreint (22 950 € pour le Livret A et 1 600 € pour le Livret Jeune)
Rendement faible, souvent inférieur à l’inflation sur le long terme.
À l’inverse, l’assurance-vie est un outil d’épargne à long terme, conçu pour accompagner les projets futurs longs termes : études, logement, permis, installation professionnelle.
Elle se distingue par plusieurs atouts majeurs :
Fiscalité avantageuse après 8 ans : abattement sur les gains et taux réduit
Aucun plafond de versement, pour épargner librement selon ses capacités
Capital garanti sur le fonds en euros
Potentiel de performance supérieur avec les unités de compte
En résumé, le Livret A et le Livret Jeune sont parfaits pour une épargne disponible et sans risque, tandis que l’assurance-vie est la solution la plus complète pour faire fructifier le capital sur la durée et préparer l’avenir.
Sécuriser l'épargne avec le pacte adjoint
Le pacte adjoint est un outil souvent méconnu, mais essentiel pour encadrer un don effectué dans le cadre d’une assurance-vie enfant.
Concrètement, il s’agit d’un document qui accompagne le don manuel et précise les règles de gestion et d’utilisation du capital transmis.
Il permet aux parents ou grands-parents de protéger le capital donné, de fixer des conditions d’accès aux fonds, et même de désigner un administrateur spécifique jusqu’à la majorité de l’enfant.
Qu'est-ce que la clause d'inaliénabilité ?
Au cœur du pacte adjoint, la clause d’inaliénabilité temporaire est une véritable garantie de protection.
Elle empêche le bénéficiaire, ici, l’enfant de retirer ou d’utiliser les sommes données avant un âge déterminé, par exemple 21 ou 25 ans.
L’objectif est de préserver le capital jusqu’à ce qu’il soit suffisamment mûr pour en faire bon usage : financer ses études, acheter son premier logement, etc.
Cette clause, prévue par l’article 900-1 du Code civil, doit être limitée dans le temps et justifiée par un intérêt légitime.
Pendant la période d’inaliénabilité, toute opération sur le contrat d’assurance-vie (retrait, avance, arbitrage, nantissement) nécessite l’accord du ou des donateurs, ou de la personne désignée dans le pacte.
Cela permet d’éviter une gestion précipitée ou des retraits non souhaités.
Comment encadrer l'utilisation des fonds ?
Le pacte adjoint ne sert pas seulement à fixer un âge de disponibilité : il permet aussi de définir la manière dont le capital doit être utilisé.
Il peut ainsi préciser que les fonds sont destinés à financer des études, un permis de conduire, un logement ou un projet professionnel.
Le pacte permet également de :
désigner un administrateur distinct des parents, chargé de gérer le contrat jusqu’à la majorité de l’enfant ;
insérer une clause de retour, pour que le capital revienne au donateur si le bénéficiaire décède avant lui ;
ou ajouter une dispense de rapport, afin que le don ne soit pas considéré comme une avance sur héritage.
Ces options rendent le pacte adjoint à la fois protecteur et personnalisable.
Il donne une vraie valeur ajoutée à l’assurance-vie : celle d’un outil de transmission responsable, pensé pour préserver les intérêts de l’enfant sans complexifier la gestion.
Les meilleures offres d'assurance vie pour enfant du marché
En 2025, deux contrats se distinguent par leur souplesse et accessibilité : Lucya Cardif et Linxea Spirit 2.
Ces deux contrats d’assurance-vie présentent des caractéristiques similaires :
Une ouverture simple et rapide : souscription 100 % digitale pour un enfant mineur
Des frais parmi les plus bas du marché : 0 % sur les versements et seulement 0,5 % sur les unités de compte
Des versements accessibles, dès quelques centaines d’euros à l’ouverture, avec la possibilité de versements programmés automatiques.
Un large choix de supports d’investissement : ETF, fonds en euros, SCPI, SCI, obligations, actions, etc.
Assurance vie pour enfant mineur : ce qu'il faut retenir
Accessible dès la naissance : les parents peuvent ouvrir un contrat d’assurance-vie au nom de leur enfant mineur.
Constitution progressive d’un capital : versements libres ou programmés pour financer ses futurs projets (études, logement, permis, etc.).
Avantage fiscal après 8 ans de détention : abattement de 4600 € (ou 9200 € pour un couple) sur les gains retirés.
Dons d’usage possibles : cadeaux familiaux (anniversaire, Noël, réussite scolaire) non imposables s’ils restent proportionnés.
Pacte adjoint : permet d’encadrer la gestion et l’utilisation du capital jusqu’à la majorité de l’enfant, avec clause d’inaliénabilité temporaire.
Comparé au Livret A ou au Livret Jeune : pas de plafond et rendement potentiellement supérieur.
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À propos de l'auteur
Antoine Charbonneau

